Pourquoi la valeur actuelle nette (VAN) est-elle la meilleure mesure pour l’évaluation des investissements ? Cette question en appelle une autre : en quoi la VAN est-elle plus performante que les autres méthodes d’évaluation des investissements ? Il existe de nombreuses méthodes d’évaluation des investissements telles que la comptabilisation du taux de rendement (comptable), la période de récupération (PBP), le taux de rendement interne (TRI) et l’indice de rentabilité (PI). Avant de comparer la VAN, récapitulons à nouveau le concept. La méthode de la valeur actuelle nette calcule la valeur actuelle des flux de trésorerie sur la base du coût d’opportunité du capital et en déduit la valeur qui sera ajoutée à la richesse des actionnaires si ce projet est entrepris.
Valeur actuelle nette et période de récupération (VAN et PBP)
La période de récupération calcule une période dans laquelle l’investissement initial du projet est récupéré. Le critère d’acceptation ou de rejet est juste un repère décidé par l’entreprise, supposons trois ans. Si le PBP est inférieur ou égal à trois ans, l’entreprise acceptera le projet ou sinon le rejettera. Deux inconvénients majeurs sont à noter avec cette technique :
- il ne considère pas les flux de trésorerie après le PBP ;
- elle ignore la valeur temporelle de l’argent.
Le deuxième inconvénient est encore un peu couvert par une version étendue de PBP communément appelée “ Période de récupération actualisée ”. La seule différence notable est que les flux de trésorerie utilisés sont des flux actualisés, mais elle ne prend pas non plus en compte les flux de trésorerie après PBP. La valeur actuelle nette prend en compte la valeur temporelle de l’argent et s’occupe également de tous les flux de trésorerie jusqu’à la fin de vie du projet.
Valeur actuelle nette et taux de rendement interne (VAN et TRI)
Le taux de rendement interne (TRI) calcule un taux de rendement offert par le projet indépendamment du taux de rendement requis et de tout élément. Il présente également certains inconvénients. En effet, le TRI ne comprend pas les économies d’échelle et ignore la valeur monétaire du projet. Il ne peut pas différencier deux projets ayant le même TRI, mais une grande différence entre les rendements en euros. D’autre part, la VAN parle en termes absolus. Le TRI suppose l’actualisation et le réinvestissement des flux de trésorerie au même taux. Si le TRI d’un excellent projet est de 35 %, il est pratiquement impossible d’investir de l’argent à ce taux sur le marché. Alors que la VAN suppose un taux d’emprunt et de prêt proche des taux du marché et pas absolument irréalisable. Les TRI multiples, un tel problème n’existe pas avec la VAN.
Valeur actuelle nette par rapport à l’indice de rentabilité (VAN par rapport à l’IP)
L’indice de rentabilité est un rapport entre les entrées de trésorerie actualisées et les sorties de trésorerie initiales. Il présente une valeur qui dit combien de fois de l’investissement sont les retours sous forme de flux de trésorerie actualisés. L’inconvénient associé à cette méthode est à nouveau sa relativité. Un projet peut avoir le même indice de rentabilité avec différents investissements et la grande différence dans le rendement en euros absolus. La VAN a le dessus dans ce cas.
Pourquoi la VAN est-elle la meilleure méthode ?
Nous avons noté que presque toutes les difficultés survivent à la valeur actuelle nette, c’est pourquoi elle est considérée comme la meilleure façon d’analyser, d’évaluer et de sélectionner les grands projets d’investissement. Dans le même temps, l’estimation des flux de trésorerie nécessite une certaine prudence car si l’estimation des flux de trésorerie est erronée, la VAN est forcément trompeuse. Le petit problème avec la VAN est qu’elle considère également le même taux d’actualisation pour les entrées et les sorties d’argent. Or, on sait qu’il existe des différences entre les taux d’emprunt et les taux de prêt. Le taux de rendement interne modifié est une autre méthode un peu plus complexe. Cependant, une fois améliorée, elle prend aussi en charge la différence entre les taux d’emprunt et de prêt en actualisant les entrées de trésorerie aux taux de prêt et les sorties de trésorerie aux taux d’emprunt.