Qui peut saisir le tribunal de commerce : les cas concernés et les démarches légales

qui peut saisir le tribunal de commerce

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Un différend commercial peut surgir à tout moment dans la vie d’une entreprise ou d’un professionnel. Lorsqu’un impayé persiste, qu’un contrat est rompu de manière abrupte ou qu’une clause contractuelle est ignorée, la question de la juridiction compétente devient primordiale. Comprendre qui peut saisir le tribunal de commerce, dans quelles situations et selon quelle procédure, permet d’éviter les erreurs de juridiction et d’optimiser la résolution du conflit. Cette démarche n’est pas réservée aux grandes entreprises ni nécessairement accompagnée d’un avocat. Le droit commercial prévoit des règles claires pour orienter chaque acteur économique vers la bonne juridiction, selon la nature du litige.

 

Le rôle et la compétence du tribunal de commerce

Le tribunal de commerce : une juridiction spécialisée

Le tribunal de commerce est une juridiction à part, spécifiquement compétente pour les affaires commerciales. Il se compose de juges élus par leurs pairs, souvent commerçants en activité ou retraités, ainsi que de greffiers qui assurent la bonne gestion administrative. Cette spécificité garantit une bonne connaissance des réalités économiques. Ce tribunal est implanté dans la majorité des grandes villes françaises, sauf en Alsace-Moselle, où les litiges de nature commerciale sont traités par une chambre spécialisée du tribunal judiciaire.

En matière de compétence, le tribunal de commerce traite exclusivement les affaires qui relèvent du droit commercial. Il se distingue des juridictions civiles par son champ d’action limité mais bien défini.

 

Les litiges relevant du tribunal de commerce

Les litiges que peut traiter cette juridiction sont clairement encadrés par la loi. D’abord, les différends entre commerçants ou sociétés commerciales sont de sa compétence directe, notamment en cas d’impayés, de rupture de contrat ou de manquement à des obligations contractuelles. Dans certains cas complexes, il est recommandé de bénéficier des conseils d’un avocat en droit commercial à paris, afin de mieux comprendre les subtilités juridiques et de défendre efficacement ses intérêts devant cette juridiction spécialisée. Ensuite, les actes de commerce par nature – tels que les achats pour revente, les opérations bancaires ou les prestations de service à caractère commercial – relèvent également du tribunal de commerce. Par ailleurs, les avocats spécialisés jouent souvent un rôle déterminant en anticipant les litiges potentiels et en proposant des solutions amiables, évitant ainsi des procédures longues et coûteuses.

Il est aussi compétent pour traiter des procédures collectives comme le redressement judiciaire, la liquidation ou la sauvegarde d’une entreprise. Certains cas particuliers comme les auto-entrepreneurs, artisans ou sociétés civiles peuvent également être concernés lorsqu’ils effectuent un acte isolé à caractère commercial.

Cas de litige Juridiction compétente
Litige entre deux commerçants Tribunal de commerce
Litige entre un commerçant et un particulier Tribunal judiciaire ou de commerce (au choix du particulier)
Litige entre deux sociétés commerciales Tribunal de commerce
Litige relatif à un acte de commerce Tribunal de commerce
Procédure collective (redressement, liquidation) Tribunal de commerce
Litige entre un artisan et un particulier Tribunal judiciaire
Litige entre deux artisans Tribunal judiciaire
Litige impliquant une société civile Tribunal judiciaire

 

Les différences entre tribunal de commerce et tribunal judiciaire

Comprendre la répartition des compétences entre les juridictions évite des erreurs de procédure. Le tribunal judiciaire traite des affaires civiles, tandis que le tribunal de commerce intervient dès lors qu’un acte de commerce est en cause. En pratique, cela signifie que le tribunal judiciaire est saisi pour les litiges entre particuliers ou dans le cadre d’un contrat civil, alors que le tribunal de commerce l’est pour les relations entre commerçants.

Un exemple concret illustre cette différence : un impayé entre deux sociétés commerciales relève du tribunal de commerce. En revanche, un différend entre une société et un particulier concernant un bail commercial peut dépendre du tribunal judiciaire, sauf si le contrat précise une clause attributive de compétence.

 

Les personnes autorisées à saisir le tribunal de commerce

Les commerçants personnes physiques ou morales

La loi reconnaît la qualité de commerçant à toute personne qui effectue des actes de commerce de manière habituelle. L’article L.121-1 du Code de commerce le définit explicitement. Ainsi, toute entreprise commerciale – qu’il s’agisse d’un entrepreneur individuel, d’une SARL ou d’une SAS – peut saisir le tribunal de commerce dès lors que le litige entre dans son champ de compétence.

La saisine peut être engagée par le représentant légal de la société, tel qu’un gérant, un président ou un mandataire désigné. Il est conseillé de réunir les pièces justificatives telles que factures, contrats ou échanges pour appuyer la demande et attester du caractère commercial de l’activité.

Un restaurateur indépendant raconte : « J’avais signé un contrat de fourniture avec une entreprise locale. Après plusieurs livraisons non conformes, j’ai décidé de rompre le contrat. L’entreprise m’a alors menacé de poursuites. Je ne savais pas vers qui me tourner. C’est en appelant le greffe du tribunal de commerce que j’ai compris que c’était bien cette juridiction compétente. J’ai pu engager la procédure sans avocat, et le juge a tranché en ma faveur. »

 

Les sociétés non commerçantes dans certains cas

Certaines entités, bien que non commerçantes par nature, peuvent être amenées à saisir cette juridiction. Par exemple, une société civile ayant réalisé un acte de commerce ponctuel, comme une revente de matériel, peut relever du tribunal de commerce si le litige naît directement de cet acte.

De même, une association qui exerce une activité économique à titre accessoire ou exceptionnel peut voir sa situation jugée par cette juridiction. La jurisprudence reconnaît cette possibilité dès lors qu’un lien direct avec une opération commerciale est établi.

 

Les particuliers dans un litige commercial

Un particulier peut saisir le tribunal de commerce dans des cas bien précis. C’est le cas lorsqu’il est partie à un contrat à caractère commercial ou qu’il a subi un préjudice dans le cadre d’une relation B2C. Par exemple, un particulier ayant loué un local dans le cadre d’un bail commercial ou ayant signé un contrat avec une entreprise peut se tourner vers cette juridiction.

Cependant, cette possibilité dépend de la nature du contrat et de la qualification du litige. Dans certaines situations, le particulier aura le choix entre deux juridictions, ce qui nécessite une analyse précise avant d’engager une procédure. Cela montre l’importance de bien identifier la qualité juridique des parties.

 

La bonne juridiction, un levier stratégique en cas de litige

Saisir le tribunal de commerce ne relève pas du hasard mais d’un choix éclairé, fondé sur la nature du litige et le statut des parties. En identifiant correctement la compétence juridictionnelle et en suivant les démarches prévues, chaque acteur économique peut défendre ses intérêts avec efficacité. Comprendre qui peut saisir le tribunal de commerce revient à maîtriser une étape déterminante du règlement des conflits professionnels. Cette anticipation permet non seulement d’éviter les erreurs de procédure, mais aussi d’accélérer le traitement du litige. Et si le bon réflexe juridique devenait une habitude entrepreneuriale ?

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